« En tête-à-tête », exposition personnelle de portraits à la mairie de Thiais

Le Parisien - 14 octobre 1999.

« Non, vraiment, y'en a de ces gueules ! Tu regardes un peu la trombine des gens, tu t'ennuies pas, je te jure. Et puis, quand même, t'en as pas deux pareils, c'est quelque chose ça ! Sur je sais plus combien de milliards qu'on est, pas deux pareils ! A la limite c'est du gaspillage. Enfin y'en a qui aiment ça, y faut croire, puisqu'ils le peignent. Un peu n'importe comment, tu vois, du rose, du bleu, ils s'amusent bien quoi. Mais n'empêche, ça c'est un truc qui m'épate aussi, même comme ça, même peint de travers, eh ben tu regardes, t'as le type ou la nana en face de toi. Tu peux reluquer à l'aise vu que c'est que de la peinture, là tu peux vraiment mater, alors qu'une figure en vrai elle peut te voir elle aussi, il te faut faire attention, jouer ton rôle. C'est ça qu'y a de bien avec les images, c'est fait pour être regardé, pour montrer les choses. Les animaux ils comprennent rien aux images, ils se flairent le derrière et c'est tout. Mon chat même dans la glace il voit pas que c'est lui. C'est con un chat. T'as beau leur faire faire des peintures avec leurs pattes, ou les ânes avec leur queue, ils peignent, oui, si tu veux, mais une image ils savent pas ce que c'est. »  
Jil Bayr